Voici un texte que j’ai écrit en 4^ème. Je l’ai retrouvé il y a quelques jours dans un vieux cahier de brouillon.

Comment commencer un roman ?

Je n’en sais rien. En plus, je n’ai rien à raconter. J’ai hésité longtemps sur le choix de mes stylos. Mes crayons de papier sont trop petits et j’écris mal avec un stylo-plume, parce que je suis gauchère. Mon choix s’est finalement arrêté sur un petit stylo-bille bleu qui va me lâcher dans quelques lignes. C’est la fin de l’année, pas moyen de trouver un stylo qui écrit correctement. Il faudra que je m’en rachète pour ma 3^ème. Je n’ai plus qu’une semaine de cours. On est le 21 juin et ce matin j’ai remis la doublure polaire de mon manteau.

Mais revenons aux stylos. Maintenant que j’ai trouvé quelque chose à raconter, je ne vais pas lâcher le morceau si facilement. Il ne faut pas négliger le matériel dans l’écriture d’un roman. Si je devais faire une liste de remerciements pour ce texte, ce ne serait pas “merci papa, maman, mémé, minou”. Non. Ce que j’écrirais en premier, ce serait “merci à mon stylo bleu pour ne pas m’avoir lâché pendant les 15 premières lignes”.

Je viens de changer de stylo. Je ne dois pas le faire trop souvent, sinon les remerciements ressembleraient à ça :

“Merci à mon stylo noir”

“Merci à  mon stylo rouge”

“Merci à  mon stylo turquoise”

“Merci à  mon stylo vert”

“Merci à  mon stylo violet”

“Merci à  mon stylo rose” etc…

C’est très joli mais pas très pratique quand on sait que c’est la crise et que les impressions couleurs coûtent cher. En plus, dès que les gens ouvriront mon livre (parce que en plus, je ferais mettre les remerciements au début), ils se diront qu’il a été écrit par une folle.